La zone du dehors, Damasio.

Messages : 65 Date d'inscription : 04/01/2012

Puisque que monsieur Nosaure lance le sujet ( Smile

classe, comme nom !), est-ce que quelqu'un a lu La Zone du dehors, de Damasio ? Si oui, ça m'intéresserait d'en savoir plus ^^.

Messages : 71 Date d'inscription : 09/01/2012 Age : 46 Localisation : Fécamp

Yep ! Penses-tu... Après avoir pris une claque avec La Horde du Contrevent, je me suis rué sur La zone du dehors, prévenu que j'étais que ce premier roman était... un premier roman !

On retrouve dans ce roman pas mal d'éléments qui acquerront leur maturité dans La Horde : différents styles en fonction des personnages, une langue inventive... C'est un peu le laboratoire version "anticipation politique" de ce que sera La Horde au niveau métaphysique...

La société décrite par Damasio y est fortement segmentée en fonction d'un classement par vote des concitoyens basé sur des critères comportementaux ou sur la rentabilité au boulot : on peut grimper ou descendre le long de l'échelle sociale... On a du coup un goût de dystopie à la Orwell ou Huxley pas désagréable !

Le gros de l'histoire tourne autour de la radicalisation d'un groupe de contestataires qui vont se lancer dans des actes clandestins de rebellion contre ce système... Politique, je vous dis !!!

Sans être aussi génial que La Horde du Contrevent, La zone du dehors reste un bon bouquin qui saura ravir les amateurs de Damasio comme les lecteurs de 1984 ou du Meilleur des mondes...

Ben je vais m'y mettre, alors, j'ai vraiment bien aimé 1984 et Le meilleur des mondes... Merci des infos Smile

!

Messages : 9 Date d'inscription : 24/01/2012

100% d'accord avec Andynosaure.

Pour La Horde du Contrevent, je recommande vivement l'édition de La Volte avec le CD d'ambiance !

Messages : 15 Date d'inscription : 12/02/2012 Localisation : Paris

La zone du dehors n'est pas qu'un roman d'anticipation politique, selon moi il n'est même pas politique plutôt idéologique voir philosophique. Le titre déjà fait référence au pensées de Deleuz et Bergson sur le "Dehors" ce "Hors-de" (qu'on peut si on est tatillon retrouver dans la Hor-de du contrevent^^) qui place l'action comme plus essentielle que la contemplation, comme énergie vitale mais bon je vais pas faire un cours là dessus là maintenant surtout que si vous voulez en savoir plus Deleuze et Bergson en parle mieux que moi.

Ce qui est vraiment passionnant dans ce roman d'anticipation c'est que ce n'est pas une critique de la société (enfin si un peu quand même) mais bien plus une critique de l'individu. Critique au sens d'examen et non de "je t'en fous plein la gueule parce que tu ne vaux rien".

Cela dit ça ce lit aussi comme un bon roman d'anticipation avec cette langue si particulière de Damasio dont les phrase font explosé le sens en un condensé juste hallucinogène (O_o) comme ce titre de chapitre "Réfléchir c'est fléchir deux fois".

A lire en tout cas par toutes les paires d'yeux que compte cette planète, ainsi bien sûr que la horde du contrevent et El Levir(Organic, 2009, 16€)

Messages : 71 Date d'inscription : 09/01/2012 Age : 46 Localisation : Fécamp

Je crois que tu viens de soulever ce qui est absolument fondamental chez Damasio : ses romans ne sont pas que...

Je suis d'accord avec toi : Damasio parle souvent - toujours ? - de l'humain, mais on ne peut vraiment pas négliger le rapport de l'individu à la société dans ce roman-là... Cerclon et la vie de ses habitants y sont trop présentes, trop décrites pour qu'il ne s'agisse que d'un simple décor... Le système du Clastre, les réflexions incessantes sur la liberté dans la démocratie, les limites de ce système nous amènent régulièrement à faire le parallèle avec notre monde actuel très intellectualisé... C'est ce qui rend l'anticipation si intéressante.

Quant au terme "politique", je le prends dans son sens premier, celui d'Athènes et de la Grèce antique où polis ne définit pas uniquement les limites géographiques d'une cité, mais aussi l'ensemble des citoyens libres et autonomes réunis par un projet de vie commune, ainsi que l'Etat souverain qu'ils forment. Merci Wikipédia...

Quant à Nietzsche, Bergson ou Deleuze, il va vraiment falloir que je comble cette lacune dans ma culture... Bon sang, le seul philosophe dont je me rappelle quelque chose est David Hume grâce à mes cours au lycée. Et encore, je suivais plus par respect pour l'autorité professorale que par intérêt réel... Promis, un jour, je les lirai ! Mais j'ai déjà un grand projet "Histoire de la pédagogie" à faire passer avant...