Sa majesté des mouches, William GOLDING

Auteur: William Golding

Pendant la seconde guerre mondiale, un avion transportant des chorales scolaires britanniques issues de la haute société, est abattu en pleine mer. Seule une poignée d’enfant survivent au crash et parviennent à atteindre une ile, sauvages et perdue au milieu de l’océan. Livrés à eux-mêmes, ils tentent de s’organiser en reproduisant dans un premier temps les schémas de leur milieu social, mais rapidement des tensions et des rivalités apparaissent. Le vernis craque au profit d’une organisation tribale et la violence prend vite le dessus dans les comportements comme dans les pensées. Sans Règles, ni Lois pour les policer, les enfants retournent rapidement à une nature sauvage, soumise aux pulsions les plus inavouables.

Véritable critique de la société, Golding met en avant le rôle salvateur de la société comme régulateur des pulsions, mais également la cruauté des hommes sous le couvert de lois (tel que dans le contexte d’une guerre). Présenté comme un livre pour enfant, il est plus approprié aux adultes, plus à même de comprendre les symboles et les représentations du livre. A cette lecture s’opère une remise en question de nos sociétés et de notre vision, avec cette double question : « Comment ont-ils pu en arriver là ? » et surtout « Et nous, qu’aurions nous fait ? ».

Ça y est ! Je l'ai lu !!! Je rejoins totalement cette critique sur la classification "jeunesse" de cet ouvrage : ce n'est pas parce que ses héros sont des enfants qu'un roman bascule nécessairement dans cette catégorie. Dans le cas présent, la sauvagerie et la cruauté qui ressortent des protagonistes, ainsi que les thèmes abordés - la dynamique du pouvoir dans une société humaine, aussi primitive soit-elle ! - sont, à mon avis, assez éloignés des plus jeunes lecteurs... Ceci dit, à partir de 14-15 ans...

Si cela m'évoquait Nation de Pratchett qui aborde aussi les problèmes de la vie en société restreinte sur une île après une catastrophe, le traitement des problèmes est, quant à lui, radicalement différent... Là où Golding nous montre que la raison cède rapidement la place à la force dans une problématique de survie, Pratchett est plutôt dans la réflexion sur les tenants et aboutissants du sentiment d'appartenance à un groupe, une nation... Les deux lectures ne sont pas incompatibles, cela dit !

Cette Majesté des Mouches m'a laissé un goût très amer, et c'est bien là l'essentiel ! Quand une oeuvre d'art déclenche une réaction quelle qu'elle soit, elle atteint son but et interroge celui qui la ressent... Du moins, je le crois !Par contre, je ne vous dirai pas ce que j'aurais fait à leur place !!!